A Strasbourg, les élus français ne sont pas seuls visés par des enquêtes

Si la quasi-totalité des partis français est éclaboussée, à des degrés divers, par des soupçons d’emplois fictifs au Parlement européen, d’autres affaires visent d'autres formations, du Royaume-Uni au Danemark, accusées de piocher dans la manne européenne

23/07/2017

24. juillet 2017: Mediapart.fr

"De notre envoyé spécial à Bruxelles (Belgique).-  Les soupçons d’emplois fictifs au parlement européen éclaboussent, à des degrés divers, de plus en plus de partis français, du FN au MoDem, du parti de gauche au PS. Y aurait-il, à Strasbourg, une spécificité française ? Les députés hexagonaux seraient-ils plus enclins à piocher dans la manne européenne, pour financer le fonctionnement de leurs partis nationaux ? Beaucoup d’observateurs et d’élus joints par Mediapart en doutent.

« La France n’a pas l’exclusivité dans ce genre de manipulations, même si cela semble en effet très répandu dans le cas français », juge Daniel Freund, l’un des responsables de Transparency International à Bruxelles. « Je ne dirais pas que c’est une spécificité française, je vois plutôt une spécificité des petits partis, où qu’ils soient, qui essaient de grignoter, au parlement européen, des fonds qu’ils n’ont pas », avance, de son côté, l’eurodéputée LR Elisabeth Morin-Chartier. Plusieurs élus LR, dont Brice Hortefeux et Michèle Alliot-Marie, sont toutefois visés par l’enquête du parquet de Paris.

Pour l’eurodéputé allemand Fabio De Masi (Die Linke, gauche critique), proche de Jean-Luc Mélenchon, « le cas français n’est pas spécifique, même si certains élus français [au Front national – ndlr] semblent avoir fait cela très facilement. Preuve que le problème concerne toute l'Europe, je suis le seul, parmi les 96 eurodéputés allemands, à avoir accepté de faire la transparence totale, aux journalistes qui me l’ont demandé, sur l’utilisation des fonds qui me sont versés par le parlement européen ». (...)"